mardi 27 janvier 2009

Au détour d'un chemin...

Sur cette route, dimanche après-midi, se terminait notre week-end dont vous trouverez ci-bas le compte-rendu. Au détour de ce chemin... une cabane.



Comme on dirait chez-nous... "Non mais y l'a tu le spot".



Trêve de rêveries, c’était la journée « Plage » à l’école vendredi. J’en profite pour vous transmettre des photos de Gabriel et Émilien avec leur professeur respectif. Voici Monsieur Champagne...



Et Madame Caroline...



Cette semaine Gabriel avait exploré les animaux et leur habitat. Pour l’occasion, chacun avait fabriqué un barrage de castor… avec des bretzels.



Mais Gabriel aurait voulu manger les bretzels.



Pour démarrer le week-end en beauté, on fait une visite à la piscine.







Pendant que notre lasagne se réchauffait doucement au four, on fait un saut à la pâtisserie pour se procurer quelques gâteries. Les musiciens qui animaient les lieux de leurs mélodies irlandaises nous donnaient franchement envie de consommer sur place notre dessert. Même les enfants étaient captivés. Mais on a su résister. Une prochaine fois, on saura prévenir. Ne jamais se présenter à la pâtisserie un vendredi soir le ventre vide.



Je ne sais si c’est l’inspiration des artistes, mais le lendemain, les gars avaient les doigts sur les cordes… et les boutons.







Il y avait longtemps que je n’avais pas entendu raisonner ma guitare. Une luthière de Whitehorse a fait un beau travail de restauration avec ma vielle B-20. Je lui aurais bien confié le violon de papa. Voyez comme elle affiche le bonheur de l’artisan.



Faites-moi plaisir! Dites que je dégage aussi du bonheur.



Oserais-je vous le dire. Nous sommes allées samedi soir veiller au sous-sol de l’église pour l’anniversaire du Curé. (Cher Claude, tu voudras bien excuser Émilien de t'avoir photographié de si près. Sais-tu? T'a encore de belles amygdales pour ton âge!)



Nous avons célébré le cinquantième anniversaire de ce Québécois, établi ici depuis 8 ans. Au Québec, ce serait assez inusité de « dévoiler » une telle chose. Les Québécois ont rejetée les prêtres et les églises, et ils avaient leurs raisons. Mais les Francos-manitobains ont-ils la même histoire? Et les Franco-albertains? Ils ont plutôt été victimes de phrases du type « on sait ben vous autres les catholiques? » Cette animosité ne remonte certainement pas au massacre de la Saint-Barthélemy. Il doit y avoir quelque chose de plus récent dans l’histoire. Leur catholicisme s’est-il dressé en muraille pour empêcher leur français de mourir? Ce mur s’est dressé au Québec, mais les autorités ecclésiastiques ont fait de la politique en usant de la foi, s’arrogeant le pouvoir de régenter l’intimité et le communautaire avec le pêcher mortel pour seul instrument législatif. Cette relation entre le clergé et ses ouailles a peut-être évoluée de manière plus saine dans l’Ouest? Enfin, je ne parlerai pas plus longtemps à travers mon chapeau. C'est pas la meilleure idée lorsqu'on est une journaliste à la recherche d'un emploi. Je vous lance simplement les réflexions qui montent en moi. Je vais certainement pousser plus loin mes recherches afin de mieux connaître mes nouveaux franco-voisins et leur histoire, y compris celle de leur foi. Car je prends de plus en plus la mesure du combien il est nécessaire d’en posséder pour faire vivre le français à l'extérieur du Québec. Était-ce une foi en Dieu, ou une foi en eux? Je ne sais trop. Mais ces francophones sont des héros. Si Émilien et Gabriel peuvent recevoir une éducation de qualité, en français, au Yukon, et grandir au quotidien dans leur culture, c’est grâce à la ténacité de plusieurs franco-yukonnais.





Toute cette aventure deviendrait suspecte si on omettait de vous révéler quelques moments pénibles. Samedi soir et dimanche matin peuvent s’inscrire sur la liste des dures moments. Émilien avait une attitude du genre « J’ai mangé deux kilos de chocolat. Essaie donc de m’attraper ». Les jérémiades de Gabriel sonnaient plutôt du genre : « Je veux, je veux pas. Je veux, je veux pas. Je pleure, je pleure plus fort, je veux, je veux vraiment, non je veux pas… » Vous ne m’en voudrez pas de vous épargner les propos et regards que notre impatience nous a laissé commettre. Que les parents qui n’ont jamais rêvé de disposer pour un instant d’un bouton ON/OFF sur sa progéniture me lance la première pierre ! Tout le monde au lit à 21 heures fut la solution. Et le lendemain, après la réconciliation dominicale au McDo de Whitehorse, une belle balade en voiture direction Fish Lake nous replacera les idées.



« Ah! Non! Pas un tour de char!» Faudra du temps pour changer des habitudes qu’on a laissé s’installer. Un DVD de Hulk dans le lecteur de la fourgonnette nous à permis de quitter la ville. Ensuite, c’est la nature qui a usé de ses charmes pour envoûter nos deux marmots. Et nous aussi, il faut bien le dire. Être au centre d’un tel décor procure un effet apaisant difficile à décrire. Pour ma part, c’est comme si mes parents décédés me tenaient dans leur bras. La montagne nous prend dans ses bras.





lundi 19 janvier 2009

C'est le printemps

Vous connaissez l’adage : « On peut sortir une fille du Québec, mais on ne peut pas sortir le Québec de la fille ». Et au Québec, le principal sujet de conversation est… la météo. Et bien voici mon rapport. Ici, c’est véritablement le printemps. Il fait 5°, 8°, et même 12°. Triste d’imaginer que dans quelques jours, cette chaleur printanière sera du passé. Mais voyons le côté positif. Cela nous donne un aperçu de combien il sera agréable de vivre ici lorsque l’hiver prendra son court congé et que le soleil se couchera à minuit. Pour le moment, nous profitons des levés de soleil. Lorsque les enfants quitte pour l’école, il fait noir. Mais dès que notre café est terminé, un merveilleux spectacle se présente à nos fenêtres. D’un côté, la lune brille de pleins feux. De l’autre côté, le ciel s’allume. Une splendide palette de couleur illumine le ciel.






Côté travail, nous vous donnerons des nouvelles quand on aura du nouveau. Disons simplement que nous ne sommes pas inquiets. Côté culturel, on ne manque pas d’action. Jeudi dernier, nous sommes allés au Centre de la Francophonie avec les enfants pour assister au vernissage de l’artiste madelinienne Karen Éloquin-Arseneau (à Rock, à Adrien). Elle est installée au Yukon depuis 2 ans. Elle travail à l’école des enfants. Émilien lui a demandé la permission de prendre des photos de ses œuvres pour les diffuser sur notre blog. Elle a dit Oui.








Émilien a beaucoup aimé son rôle de reporter culturel. Il a signé un commentaire dans le livre d’honneur de l’exposition. Nous étions fiers de voir que cette petite sortie avait atteint son objectif : montrer aux enfants que l’art à un visage humain. Bien entendu, il y avait de la musique. Une joueuse de banjo qui donne le goût d’apprendre à jouer de cet instrument. Notre photographe de la soirée s’excuse. Lorsqu’on a voulu photographier le banjo de près, les piles étaient à plat. À défaut de banjo, j’ai apporté ma guitare chez une spécialiste qui va la restaurer. J'avais deux clés qui tournaient dans le vide et plusieurs frettes usées. Sans parler des cordes. J’ai hâte de voir le résultat. Vendredi, nous sommes allé à l’Hôtel Westmark. L’époux de Lorraine est guitariste dans un groupe de jazz acoustique et il donnait une représentation. Un directeur d’école qui fait des shows dans un hôtel! Ça c’est le Yukon. Le musicien qu'on aperçoit sur la photo qui suit est psycho-éducateur à l'école des garçons. On dirait les Îles du Nord.


Voici Gabriel et son nouvel ami, Lou, le fils de Claudiane, qui est dans la même classe que lui.

jeudi 15 janvier 2009

Vive le chinook!


Hier soir, j’étais peu fière d’être Radio-Canadienne. Jocelyne Blouin annonçait –27° sur Whitehorse alors que CBC annonçait un plus réaliste –4°. En réalité, il a fait + 2°. Pendant qu’une vague de froid polaire traverse le pays tout entier, nous, dans le Nord-Ouest Canadien, avons vu notre neige fondre grâce au Chinook.
Le Chinook est un vent que l'on retrouve du côté Est des montagnes Rocheuses. L'air chargé d'humidité venant du Pacifique doit s'élever en rencontrant les montagnes. En faisant l’ascension des montagnes Rocheuses et de la chaîne Côtière, ces vents prennent de l'expansion, se refroidissent et abandonnent leur humidité sur la face Ouest des montagnes. La masse d'air, sèche lorsqu'elle atteint les sommets, dévale de l'autre côté et se réchauffant par compression. Pour chaque baisse d'altitude de 100 m, les températures augmentent de 1°C. Les chinooks peuvent atteindre des vitesses supérieures à 150 km/h. La turbulence causée par le vent est semblable à l'action de l'eau qui frappe une roche. Lorsque l'air descend, des ondes se forment. La crête de l'onde produit une bande nuageuse particulière, parallèle aux montagnes, qu'on appelle une arche de chinook. Un chinook peut durer une heure ou plusieurs jours. Ces peuvent faire monter le mercure de 30°C ou plus en une heure, passant de températures arctiques à printanières. un fort Chinook pouvant faire fondre jusqu'à 30 cm de neige par jour. En réalité, seule une partie de la neige fond. Le reste s'évapore sous l'action du vent sec. Des vents similaires se produisent dans d'autres régions du monde, notamment en Allemagne, en Suisse, en Nouvelle? Zélande et en Argentine.
C’était donc une magnifique journée pour la promenade et Clément et moi en avons bien profité. Après avoir vécu les inquiétudes d’une roue de voiture complètement gelée qui refusait de tourner au début de la semaine, nous n’avons pas eu besoin de « l’interner » dans un garage pour le rendre la raison. Le chinook à fait le travail. Je n’allais tout de même pas photographier la roue, mais voici, sur la clôture, les traces laissées par le Chinook en 24 heures.




Voici le même effet sur les montagnes









Sur nos images d'aujourd'hui, seules les montagnes Côtières conservent leur blanc immaculé. On l’a invité à rester quelques jours avec nous ce vent chaud. Il n’a pas encore répondu à l’invitation.
Bonne nuit

lundi 12 janvier 2009

-25° Le redoux!




Difficile de faire des activités à l’extérieur lorsqu’il fait aussi froid. Ce week-end, nous avions donc planifié deux soirées cinéma. Entre Indiana Jones et Batman, nous étions tous les quatre biens collés dans le salon. Sans chips, je vous le signale. Si on veut maigrir…


Lorsqu’il fait trop froid, les gens de Whitehorse vont faire un tour au Canada Games Center .( http://www.canadagamescentre.whitehorse.ca ) Pour quelques dollars, on peut se baigner dans une magnifique piscine aménagée spécialement pour les enfants, patiner sur une des deux glaces, jouer avec un ballon au terrain de basket, au soccer sur le terrain de soccer intérieur, s’entraîner sur les appareils du centre de conditionnement, ou simplement prendre un café pendant que les enfants courent sur les trois étages pour vider leur énergie. À moins qu’ils ne choisissent l’air d’amusement, semblable à celles qu’on retrouve chez Burger King. Samedi soir avant Batman, nous avons choisi le patin. Gabriel est vraiment bon. Il va très bien pour son âge. Il a une sortie scolaire à la patinoire jeudi prochain. Et je ne suis pas inquiète pour lui. Émilien fait de belles pirouettes et patine très vite. Maman se tient encore debout même si ses 10 ans de hockey sont loin derrière elle et papa… prend des photos. Petite particularité qui nous a étonnés, il n’y a pas de pro-shop pour faire aiguiser les patins. Nous nous sommes accommodés de nos lames rouillées. Ici, la boutique qui affile les patins est au centre-ville. Il faudra prévoir la prochaine fois.




Aujourd’hui, nous avions un penchant pour la piscine, mais la belle température nous a encouragés à passer une journée à l’extérieur. Avec les enfants, nous sommes retournés glisser à Annie Lake et nous avons pris un bon bol d’air. On a l’impression que les poumons ne réussiront pas à absorber une telle dose d’oxygène tellement l’air est pur. Il faut ralentir, pas d’erreur. Ajuster le rythme. Et il n’y a pas que la température qui fait couler les yeux. La beauté du paysage aussi. On se sent tout petit dans l’univers devant autant d’immensité. C’est une émotion difficile à décrire. Clément et moi la ressentons profondément.





La vague de froid semble diminuer d’intensité. On annonce plusieurs journées de temps doux (jusqu’à 5°, vous imaginez!). Entre –37° et 5°, on se demande vraiment si c’est la météo qui est gelée… ou ceux qui la prévoient. Quoi qu’il en soit, s’il s’avère, ce redoux sera le bienvenu car il nous reste beaucoup de choses à faire pour officialiser notre statut de Yukonnais. Et c’est plus facile de faire des courses, confiant que la voiture va redémarrer entre le bureau des véhicules et le Canadian Tire. D’ailleurs ici, beaucoup n’ont pas cette confiance et doivent laisser rouler leur véhicule. Lorsque nous étions en Alberta, 90% des autos stationnées avaient leur moteur en marche. Notre nuit à Watson Lake, notre première nuit au Yukon, un gros Ford diesel « Jacké » immatriculé en Alaska a boucané toute la nuit à côté de notre « minus-fourgonnette ».

J’ai mon nouveau permis de conduire (50$ pour 5 ans. Tra la la la lère!). Clément aura bientôt le sien. L’immatriculation est environ le même prix. Et nos assurances, qui doivent nous protéger comme le ferait la Payette) sont 300$ moins coûteuses que celles du Québec qui n’assurait pourtant que la tôle. Pour l’assurance santé du Yukon, il faudra attendre d’être résidents depuis 3 mois. La RAMQ nous couvre deux mois. Il y a donc un mois où mieux vaudrait ne pas être malade. Nous sommes couverts par les assurances de Radio-Canada, pour lesquelles je débourse durant mon congé, mais j’imagine déjà les dédales administratifs dans lesquels nous risquerions de perdre notre sérénité. Bref, prions pour rester en santé.



Vous ai-je dis que nous avions parcouru le Canada presque en entier sans casser une seule assiette, ni même un verre? C’est grâce au travail fantastique de Nathalie qui a emballé presque toute notre cuisine. Bravo! Et merci pour tes petites cachotteries dans les boîtes. Il faut bien dire cependant qu’à la vitesse où nous avons quitté, nous n’étions pas… totalement prêts. Quelqu'un a vu ma vieille caméra? Ou mon moulin à café? Dire qu’on a fait faire 5800 kilomètres à une centrifugeuse qui a fabriqué du jus à peine 3 fois dans les 10 dernières années. Voilà la différence entre un déménagement et un départ. Dans le premier cas, on déballe tout dans la nouvelle maison et on déniche un jour ou l’autre les objets égarés. Dans le second cas, on ne revoit jamais le moulin à café. Mais peu importe. Puisque c’est à la recherche de soi que nous sommes partis. Et c'est enivrant de sentir qu’on se rapproche un peu plus chaque jour.